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Moyen-Orient : la tournée anti-Iran de Pompeo aux prises avec de profondes fractures

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo (en bas à droite) en Arabie saoudite, le 24 janvier 2019. ©New York Times

Les désaccords et les tensions entre les pays visités par le secrétaire d’État américain sont un obstacle à la formation d’une coalition anti-Iran, a déclaré le New York Times.

Selon le journal américain, au cours d’une tournée qui l’a mené dans huit pays de la région en une semaine, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a porté un message central : « La nécessité de contrer la menace de l’Iran ».

Passant de capitale en capitale, rencontrant des rois, des princes et des présidents, son objectif était d’amener les pays arabes à travailler ensemble pour faire reculer l’influence iranienne dans la région et s’attaquer aux groupes de résistance soutenus par l’Iran.

Mais à la fin du voyage lundi, il n’était pas clair s’il avait fait des progrès notables sur ce front. Les obstacles à la formation d’une telle coalition sont énormes, a précisé le New York Times.

Dans la pratique, il sera difficile pour les pays arabes de collaborer étroitement pour une politique anti-iranienne en raison de la complexité des relations dans la région, ont indiqué des responsables et des analystes de ces pays cités par le journal américain. En effet, les groupes de résistance soutenus par l’Iran, que M. Pompeo souhaite contrer, varient beaucoup et échappent à une solution unique : le Hezbollah est une force politique majeure au sein du gouvernement libanais, les groupes syriens travaillent la plupart du temps indépendamment les uns des autres dans les zones de conflit contre le terrorisme, et les groupes irakiens ont ​​une grande influence dans les régions du sud du pays, riches en pétrole.

En outre, les responsables américains ont eu du mal à coordonner leur propre politique anti-iranienne au-delà des sanctions économiques imposées par l’administration de Donald Trump en novembre après s’être retirés en mai de l’accord sur le nucléaire iranien signés par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, France, Royaume-Uni, Chine et Russie) plus l’Allemagne avec l’Iran.

Autre question abordée par le journal américain : la décision du président Trump qui, contre les vœux de tous ses hauts responsables de la sécurité nationale, a décidé le mois dernier de retirer environ 2 000 soldats américains de l’est de la Syrie. Cette décision retirera de Washington son levier de pression pour limiter « la présence iranienne en Syrie », a estimé le New York Times.

La création d’une coalition arabe unifiée contre l’Iran nécessiterait la résolution de nombreux problèmes politiques, économiques et militaires entre pays arabes.

« Si vous parlez de coordination dans certains domaines, cela se fait déjà, mais si vous voulez créer une alliance militaire, une OTAN arabe, je pense que les conditions ne sont pas réunies », a déclaré Marwan Muasher, vice-président des études à la Fondation Carnegie pour la paix internationale et ancien ministre des Affaires étrangères de la Jordanie cité par le journal américain.

Il a évoqué un certain nombre de facteurs : les conflits entre des États comme l’Arabie saoudite et le Qatar, l’incapacité à intégrer les armées arabes, l’absence de toute structure de commandement unifiée et le fait que tous les alliés arabes des États-Unis ne voient pas l’Iran de la même manière.

« Je ne vois pas non plus un petit pays comme la Jordanie, avec des ressources limitées, participant à une alliance militaire », a déclaré M. Muasher. « De nombreux pays de la région n’apprécient guère l’Iran, mais c’est une autre histoire de participer à une alliance militaire contre lui. Je ne pense pas que cette idée gagne du terrain dans d’autres pays que l’Arabie saoudite. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV